GS Grand Seiko

Des montres de sport à l’image
des idéaux de Grand Seiko

Lorsque la plupart des amateurs de montres pensent à Grand Seiko, ils s’imaginent une montre raffinée et classique, parfaite pour une utilisation professionnelle ou mondaine. En effet, la plupart des montres Grand Seiko sont conçues pour assurer précision et facilité d’utilisation, tout en arborant ce design discret et sobre, incarnant la quintessence même du Japon.
Mais plus la manufacture acquérait en notoriété, plus le désir de son équipe de conception d’intégrer les valeurs essentielles dignes de Grand Seiko à d’autres domaines de l’horlogerie grandissait. L’équipe décida alors de se lancer l’un des plus grands défis auxquels elle ne s’était jamais mesurée auparavant : créer une montre de plongée se parant des traits distinctifs esthétiques propres à Grand Seiko, capable de fonctionner efficacement et de garantir cette résistance qu’exigent les explorateurs des fonds marins les plus audacieux. Et grâce à leurs efforts, en 2008, la toute première montre de plongée Grand Seiko vit le jour, devenant presque du jour au lendemain un élément essentiel de la collection. Plus récemment, le niveau s’est élevé avec un chronographe conçu avec les matériaux les plus récents, les plus solides et les plus avancés.

Yusuke Nakabayashi (à gauche) était en charge de l’ingénierie de production, tandis que Toru Takiuchi (à droite) était le concepteur du boîtier. M. Nakabayashi a non seulement conçu les pièces composant la montre, mais également, au besoin, les outils spéciaux nécessaires à leur fabrication.

La montre de plongée apparue pour la première fois dans la collection Grand Seiko était équipée du mouvement 9R65 Spring Drive. Le calibre Spring Drive a été choisi pour sa précision bien sûr, mais surtout pour sa capacité à résister aux températures extrêmes et aux chocs. Le concepteur du boîtier, Toru Takiuchi, était responsable de transformer les roughs des techniciens en dessins techniques pour réaliser chaque composant. Cependant, M. Takiuchi ne s’est pas immédiatement lancé dans la réalisation des dessins. « Le point de départ de notre travail était simple, à savoir rendre la montre de plongée Grand Seiko unique, mais également extrêmement fonctionnelle. » Cette optique a conduit Takiuchi et son équipe à remettre en question chaque hypothèse et à réfléchir à la conception de chaque composant d’une manière nouvelle. Ceci représentait bien plus qu’un exercice de conception : il s’agissait pour les concepteurs, les ingénieurs du mouvement et les maîtres horlogers de mener une étude fondamentale sur ce qu’une montre de plongée Grand Seiko devrait et pourrait être. Bien entendu, il était indispensable de rendre la montre incroyablement étanche à l’eau, mais ce n’était pas le seul critère sur lequel ils devaient se concentrer. Comme toutes les montres Grand Seiko, elle devait être extrêmement lisible, même en profondeur, mais également résistante aux chocs, durable et d’une beauté éternelle, et ce, même dans les conditions les plus difficiles. Et ce défi, ils ont su le relever haut la main, dévoilant en 2008 un boîtier aussi beau que celui qu’ils avaient conçu initialement. Chaque composant a été conçu de manière à ce que la montre puisse être démontée sans difficulté, afin de faciliter sa remise en état, si nécessaire, et le repolissage du boîtier. La vision de M. Takiuchi était claire : « Pour la montre de plongée Grand Seiko, nous voulions non seulement nous concentrer sur sa conception et ses finitions extérieures, mais également adopter une structure pratique garantissant que son propriétaire puisse la porter et la chérir pendant de nombreuses années. »

La carrure du boîtier en titane haute intensité est protégée par des flancs à base de céramique d’oxyde de zirconium. Cette structure a permis d’obtenir une montre de sport légère et durable, résistante aux rayures et à l’eau.

La montre de plongée Spring Drive de 2008 ayant été couronnée de succès par la critique et le public, l’équipe de Grand Seiko décida d’aller plus loin et de créer une nouvelle génération de montres de sport, se targuant du plus haut niveau de performances possible en termes de mouvement et de matériaux. Leur idée ? Combiner le mouvement chronographe Spring Drive à l’emploi de la céramique. Le calibre 9R86 Spring Drive était déjà le chronographe entraîné par un ressort-moteur le plus précis au monde, et la céramique était l’un des matériaux les plus avancés, les plus solides et les plus résistants aux rayures au monde à l’époque. Ce mariage ne pouvait donc qu’être prometteur. Pour créer cette montre, les maîtres horlogers souhaitaient utiliser de la céramique d’oxyde de zirconium, un matériau sept fois plus dur que l’acier inoxydable pouvant être façonné de manière à conférer à la montre cette magnifique texture. Cependant, l’emploi de la céramique d’oxyde de zirconium entraînait un problème de taille : « Pour garantir la meilleure qualité, le boîtier ne peut pas être entièrement fabriqué en céramique », a déclaré Yusuke Nakabayashi, responsable de l’ingénierie de production pour les boîtiers. En effet, avec le temps, la céramique d’oxyde de zirconium pouvait s’endommager et se fissurer en certains endroits, notamment au niveau des cornes.

Il fallait donc créer un boîtier hybride, doté d’un boîtier en titane haute intensité, protégé par des flancs de protection extérieure en céramique d’oxyde de zirconium noire. Cette décision a marqué le début d’une longue et minutieuse période de recherche au cours de laquelle M. Nakabayashi a essayé de nombreuses combinaisons de formes et de matériaux. En raison de l’extrême dureté de la céramique, le processus de fabrication devait être complètement différent de celui utilisé pour l’acier inoxydable : de la production à l’usinage, en passant par le polissage. « Au début, nous avions fabriqué des prototypes de toutes les formes qui pourraient être fabriqués avec un usinage classique de la céramique, mais nous n’avons pas pu obtenir la qualité et l’élégance dont doit faire preuve une montre Grand Seiko. Nous avons donc décidé de révolutionner complètement le processus. » Mais ceci était surtout plus facile à dire qu’à faire. Il s’est avéré extrêmement difficile de reproduire les éléments graphiques qui définissent Grand Seiko en utilisant de la céramique, notamment reproduire les surfaces lisses et les splendides arêtes que la manufacture réussissait à obtenir lorsqu’elle utilisait de l’acier inoxydable ou du titane. Mais environ deux ans après le lancement du projet en 2014, leurs efforts payèrent enfin. M. Nakabayashi réussit finalement à créer un boîtier qui atteignait et dépassait même toutes ses attentes, et possédait une nouvelle signature visuelle unique. Et c’est ainsi que vit le jour la première Grand Seiko au boîtier noir.